Objectifs généraux et environnements-cibles
L’étude des environnements et des anthroposystèmes prend place dans le contexte contemporain des changements globaux qui ont pour cause des processus liés à l’empreinte des sociétés sur les environnements : changement climatique, déclin de la biodiversité, croissance démographique et pressions sur les ressources. Les situations de crise qu’ils provoquent, engagent une transition qui marque un moment de rupture dans l’évolution des sociétés. Les manières de produire, de penser et d’agir sont confrontées à des limites qui supposent des innovations techniques et sociales, susceptibles de conduire à une stabilisation post-transitionnelle et à un développement durable. L’objectif général des activités dans cet axe est donc de comprendre le fonctionnement des géo- et écosystèmes afin de prévoir leurs évolutions et rendus écosystémiques en fonction des changements globaux qui se dessinent pour les années à venir. Les environnements-cibles sont naturellement ceux qui concentrent les ressources naturelles (eau, énergie, …) indispensables pour le développement des sociétés et/ ou qui jouent des rôles-clés pour la préservation de la biodiversité et de l’équilibre écologique entre les espèces qui en dépendent.
Thématiques de recherche et approches
Dans ce contexte, les thématiques de recherche concernées couvrent un spectre large qui est difficile à cerner de manière exhaustive. En sciences exactes et expérimentales (SEE : géosciences, écologie, chimie environnementale, ...), elles s’orientent globalement autour des grandes défis qui émanent de la volonté sociétale d’atténuer les conséquences néfastes des changements globaux à venir : quantification et régionalisation des effets du changement climatique, prédiction de l’évolution qualitative et quantitative des ressources naturelles (eau, matières minérales, espèces commerciales et emblématiques), documentation de la richesse biologique des écosystèmes et du déclin de la biodiversité, mise en évidence des cycles biogéochimiques et leur rôle dans les interactions entre la dynamique des matières (nutriments, contaminants) et les ressources vivantes, développement de modes de gestion et des techniques d’exploitation durables des milieux naturels. Les sciences humaines et sociales (SHS : géographie, histoire, sociologie, économie, droit, ...), quant à elles, s’intéressent de préférence aux perceptions des environnements qui influent sur les manières d’habiter la planète, de produire et d’agir, considèrent les interactions entre les sociétés et les environnements dans le temps long de l’histoire de l’humanité, interrogent les paradigmes qui interprètent les relations des sociétés aux environnements et qui animent les actions en faveur des changements d’usages et de pratiques. Dans la mesure où seule une vision holistique des systèmes étudiés peut aboutir à une gestion intégrée et l’exploitation durable des milieux naturels, le développement des approches pluridisciplinaires entre SEE et SHS est naturellement encouragé dans les actions de recherche de l’axe 3.
Les approches scientifiques s’articulent autour des méthodes classiques des disciplines mentionnées plus haut qui sont le monitoring chimique, biologique et/ ou physique des milieux fonctionnels (bassins versants, zone côtière, lagune, système de cultures et de végétaux naturels, …), les expériences contrôlées de biologie et/ ou chimie en micro- et mésocosme, la conduite d’enquêtes auprès des usagers des milieux naturels, la lecture des archives sédimentaires ou historique, l’analyse des textes réglementaires et/ ou la modélisation numérique. Cependant, en intégrant les trajectoires des environnements et anthroposystèmes, il est important de souligner que les échelles de temps en question ne se limitent pas à l’échelle du temps contemporain, mais concernent également, de manière rétroactive, les échelles du temps historique ou géologique, ou de manière proactive, les échelles des temps futurs qui se déclinent sous forme de scénarios. C’est la confrontation de la dynamique environnementale à différentes échelles de temps qui fait souvent apparaître au mieux l’emprise des activités humaines dans les processus environnementaux. Même si la question de l’anthropisation des milieux naturels se trouve au centre de cet axe, les phénomènes étudiés peuvent donc être entièrement de nature naturelle, sociétale et/ ou être le résultat d’une interaction entre les deux.
Sous-axes :
- Les « anthroposystèmes » au cœur des études
- Le continuum terre-mer en Méditerranée, un « hot-spot » des changements globaux
Mise à jour le 6 mai 2024