Fabienne Durand

Témoignage de Fabienne Durand, directrice du laboratoire ESPACE DEV et de la chaire « santé et activités physiques » de la la Fondation UPVD.

"L’Intelligence artificielle (IA) fait partie de mes activités, mais je ne suis pas devenue une data scientist pour autant. "

 
 
Fabienne Durand
Comment avez-vous rejoint l’Université de Perpignan Via Domitia ?
J’ai un cursus atypique. Tout d’abord, j’ai suivi des études de pharmacie validées par un diplôme d’État de docteur en pharmacie de l’Université de Montpellier. J’ai travaillé un an en officine, puis j’ai passé un DEA (Diplôme d'études approfondies) et, dans la foulée, un doctorat en Sciences et techniques des activités physiques et sportives (STAPS) adaptation sport et santé. J’ai eu la chance de travailler sous la direction de l’éminent professeur Christian Préfaut au CHU de Montpellier. J’ai été, en parallèle de ma thèse, Faisant fonction d’interne (FFI) en biologie, au CHU de Montpellier et au CH d’Alès.

Puis j’ai été ATER (Attachée temporaire d'enseignement et de recherche) un an au STAPS de Liévin, avant d’être recrutée comme maître de conférences à l’UPVD dans le cadre de l’ouverture du niveau licence au département STAPS sur l’antenne UPVD Font-Romeu, à l’époque rattaché à la faculté des Sciences exactes et expérimentales. C’était en 1999. Depuis le STAPS est devenu une UFR où j’enseigne toujours.



Quels sont les domaines de recherche étudiés par le laboratoire ESPACE DEV ? Pouvez-vous nous donner quelques exemples de travaux sur lesquels vous avez pu travailler ?
Espace Dev est une UMR (Unité mixte de recherche) et l’implantation perpignanaise est une unité qui est composée d’expérimentateurs et de modélisateurs qui travaillent sur des problématiques liées à l'environnement, à la santé et à la performance humaine. Les problématiques sont approchées à des échelles tant macroscopiques que microscopiques. Pour comprendre les défis liés à l’adaptation aux changements globaux et leur gestion à une échelle plus réduite, les dynamiques d’interactions multi-échelles, les phénomènes de cascade, de rétroaction, et d’émergence impliquent une expertise en théorie des systèmes complexes portée par une partie des membres de l’équipe.
 


Pour ma part, je suis professionnelle de santé et physiologiste de l’exercice avec comme spécialité l’hypoxémie qui a été mon fil conducteur dans le domaine de la performance mais aussi de la santé. Depuis que j’ai rejoint ESPACE DEV en 2021, j’ai dû adapter mes thématiques de recherche au contexte. Je suis passée d’une approche classique « one shot » à du suivi longitudinal pour générer des données complexes multi échelles, nécessitant des analyses basées sur des calculs pointus dans le domaine du machine-learning, afin de proposer in fine des outils d’aides à la décision au service de l’athlète et/ou du malade. L’IA (Intelligence artificielle) fait donc partie de mes activités mais je ne suis pas devenue une data scientist pour autant. Je récolte les données, puis elles sont analysées par des collègues compétents mais, pour finir, l’œil du physiologiste reste nécessaire pour la validation et l’interprétation des modèles créés. Actuellement, je travaille avec un doctorant et un collègue sur la prédiction des trajectoires de performance des athlètes de la fédération française de canoë kayak ayant participé aux JO de Paris. Un autre exemple concerne la santé : nous étudions l’impact d’un parcours de soins innovant en activité physique, avec des objets connectés, sur la poursuite de l’activité physique du patient coronarien en phase 3 de la rééducation cardiovasculaire. Je continue par ailleurs à étudier les effets de l’hypoxie sur le corps humain.


Qu’est-ce que la chaire « santé et activités physiques » et quelles y sont vos missions en tant que directrice ?
Au regard de mon cursus et mes nombreuses expériences professionnelles dans le domaine des activités physiques d’une part et de la santé d’autre part, j’ai trouvé naturel de proposer cette chaire à la Fondation UPVD. C’était un projet que j’avais en tête depuis plus de deux ans alors que j’avais pu obtenir un financement de thèse de la Région Occitanie-Pyrénées-Méditerranée et du groupe Elsan. De plus, je porte depuis plus de 20 ans le parcours STAPS Activités physiques adaptées et santé (APA-S) et je suis donc très sensible à cette thématique. La chaire a ouvert en même temps que le Master STAPS APA-S que je préparais depuis plusieurs années : elle a donc du sens tant sur l’aspect formation que sur l’aspect recherche.

Ma mission et celle du comité de pilotage, est de développer des programmes de recherche, des programmes de diffusion de l’innovation en santé, afin de faciliter la mise en adéquation des besoins et des offres de soins sur le territoire. Si le contexte de la santé est actuellement difficile, nous gardons comme objectif que la chaire puisse devenir un lieu académique d’excellence pour tous les acteurs de l’écosystème santé de notre territoire.
 


Mise à jour le 7 avril 2025
https://www.univ-perp.fr/fabienne-durand